ROLAND PETIT EST MORT À GENÈVE

 
Créateur insatiable, il invente des ballets empreints de sensualité pour les plus grands danseurs classiques, Noureev ou Mikhail Baryshnikov, mais aussi les étoiles d’Hollywood, de Fred Astaire à Leslie Caron, puisant son inspiration dans Carmen ou Duke Ellington.
Des artistes comme Yves Saint-Laurent, Vasarely ou César, pour des décors ou des costumes, l’ont aidé à créer des oeuvres d’une immense théâtralité.
Né le 13 janvier 1924, Roland Petit n’a que 9 ans quand il entre à l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris, un univers familier: il est le fils de Rose Repetto, costumière de l’Opéra qui créera pour lui les célèbres chaussons de danse.
Il est nommé sujet en 1943 mais, à 20 ans, il démissionne et, dès l’année suivante crée, avec l’aide financière paternelle, "Les Ballets des Champs-Elysées": Picasso, Cocteau ou Prévert collaborent à ses oeuvres qui connaissent d’emblée le succès, comme "Le Jeune Homme et la Mort".
En 1948, il fonde "Les Ballets de Paris, Roland Petit" et entame une carrière internationale, notamment à Londres où il travaille avec Orson Welles en 1953 pour "The Lady in the Ice".
Pendant quatre ans il part à Hollywood où il fait danser Zizi Jeanmaire avec Danny Kaye ("Hans Christian Andersen"), puis Bing Crosby ("Anything Goes"). En 1954, il tourne "Daddy Long Legs" (Papa Longues Jambes) avec Fred Astaire et Leslie Caron.
A son retour à Paris, encore imprégné de cinéma américain, il fait connaître aux Français la comédie musicale en montant "La Revue des Ballets de Paris".
En 1960, Zizi Jeanmaire, Moira Shearer et Cyd Charisse enfilent "Les Collants Noirs", un film de Terence Young.
L’année suivante, il fait triompher Zizi dans "La Revue", dont elle descend le grand escalier vêtu par Saint-Laurent de son célèbre "Truc en Plumes", qui lui collera à la peau.
Les années 60 le consacrent dans le monde entier, à Londres et Milan avec Noureev et Margot Fonteyn, à Johannesburg…
Au début des années 70, après un très bref passage à la direction de la danse à l’Opéra de Paris, il reprend le Casino de Paris et monte deux spectacles, "La Revue" puis "Zizi je t’aime", un écrin pour sa femme auquel participent Erté, Yves Saint-Laurent, Vasarely ou César pour les décors et costumes, et Guy Béart, Jean Ferrat, Michel Legrand ou Serge Gainsbourg pour les chansons. Une aventure qui connaît le succès mais pas la réussite financière.
En 1972, le maire socialiste de Marseille Gaston Defferre l’invite à venir animer l’opéra municipal de sa ville. "Les Ballets de Marseille" sont créés, pour lesquels, pendant 26 ans, Roland Petit va créer sans cesse.
Il commence avec une oeuvre présentée au festival d’Avignon, "Allumez les Etoiles", d’après Maïakovski. Suivront des dizaines d’oeuvres, comme "La Chauve Souris" ou "La Dame de Pique", qu’il reprendra dans le monde entier.
Il travaille aussi avec l’Opéra de Paris, la Scala de Milan ou l’American Ballet Theater, faisant des incursions au théâtre où il fait jouer Zizi dans "Marcel et la Belle excentrique" de Marcel Jouhandeau.
Car Zizi Jeanmaire, avec qui il a eu une fille, Valentine, en 1955, reste au coeur de toutes ses créations.
Du Bolchoï à Tokyo, les années 2000 ne freinent pas son activité, même si c’est l’heure des premiers bilans.
Ainsi, en 2004, il créée au théâtre Jean Vilar de Suresnes un spectacle où il retrace sa carrière. En 2008, l’Opéra de Paris organise une exposition sur son oeuvre, tandis qu’il crée "Last Paradise" pour le ballet national de Chine.
L’an dernier, il remontait pour l’Opéra de Paris trois de ses grandes oeuvres, "Le Rendez-vous", "Le Loup" et "Le Jeune Homme et la Mort".

Published by Antonio Laginha

Autoria e redação

António Laginha, editor e autor da maioria dos textos da RD, escreve como aprendeu antes do pretenso Acordo Ortográfico de 1990, o qual não foi ratificado por todos os países de língua portuguesa.

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