O bailarino (do Ballet de Biarritz) e coreógrafo português Fábio Lopes foi convidado pela Companhia de Dança-Teatro de Ekaterimburgo – na Russia – para realizar uma criação neste Verão.
Segundo o autor, trata-se da peça “Les Larmes d’Éros” (As Lágrimas de Eros), um “bailado de contornos neoclássicos para cinco bailarinos com um ambiente íntimo de inspiração directa na pintura de Caravaggio” em que os artistas buscam o “dernier instant”, ou seja, o momento último de beleza. Fábio revelou também à “Revista da Dança” que o director artístico do Sverlovski Academic Theatre Drami, Oleg Petrov, tem seguido o seu trabalho desde que ganhou o terceiro prémio ADAMI/ Synodales (um concurso coreográfico que se realiza perto de Paris) em 2012 e, finalmente, convidou-o para fazer uma criação incluída, este ano, no Festival Tchaikovsky 2014.
“Os figurinos para esta obra foram desenhados pela artista moscovita Tatyana Kolpakova, e a cenografia e iluminação pelo francês Jean-Claude Asquié, o qual, em tempos, trabalhou com Maurice Béjart (no “Ring” de Wagner, na “Sagração da Primavera” e em outras peças) e, recentemente, com Thierry Malandain – no Ballet de Biarritz – e com diversos teatros e galerias italianas.
Foto: O coreógrafo (ao centro) na casa-museu de Tchaikovsky, em Alapayevsk, com a sua equipa de trabalho.
O bailado é inspirado no ensaio homónimo de George Bataille, escritor e filósofo francês muito ligado à literatura do erotismo. “Les Larmes d’Éros”, escrito em 1961, foi a sua última obra e, tal como Nietzsche, Bataille interessou-se pelas origens do Homem. Por outro lado, ele vê a mulher como uma ligação directa ao “sagrado” e o erotismo como “um jogo voluntário destinado a sublimar a morte”. O bailado de Fábio Lopes dura cerca de uma hora e o coreógrafo elegeu para a música não só um compositor russo, mas o rei de todos eles, Piotr Ilitch Tchaikovsky. Assim sendo, uma parte substancial da peça é dançada sobre o Opus 70, “Souvenir de Florence”, (um sexteto de cordas em Ré Menor) criado em 1892.
A criação, que terá a sua estreia no dia 20 de Setembro e “faz parte de uma acção conjunta entre a França e a Rússia”, foi apoiada pela Alliance Française, o Centro Coreográfico Nacional-Malandain Ballet Biarritz e o Governo Russo de Ekaterimburgo. Posteirormente o bailado será dançado em França ao longo da temporada de 2015-2016.
Des “Larmes d’Éros” sanglantes
Par Elena Azanova (KULTURMULTUR)
Carré noir de la scène, séparé du public par un rideau noir de dentelle.
Et là chacun peut voir, comme dans un terrarium, un grouillement pré-humain, reptilien.
Danse au sol, dans l’obscurité – laide, bestiale, effrayante. Puis les « reptiles » se rapprochent les uns des autres pour former des couples et des entrelacs, comme au bal.
Qu’est-ce qui les pousse à faire cela ? Est-ce une aspiration primitive, une recherche de la continuation de l’espèce ? L’instinct du troupeau ? Ou peut-être la peur de la solitude, la peur d’être repoussé ?
L’œuvre « Les Larmes d’Eros » qui était représentée ce samedi est une tentative de réflexion sur les origines de l’érotisme et ses formes de nos jours. Fabio Lopez, chorégraphe français né au Portugal, et Oleg Petrov, directeur de la compagnie de danse, se sont basés pour ce ballet sur le livre homonyme de Bataille.
Le langage de la danse, ou plus précisément la chorégraphie néoclassique, exprime des idées concernant l’harmonie entre Eros et Thanatos. A juste titre. Avec la seule aide de la danse, parce-que les mots sont ici impuissants, le chorégraphe exprime l’érotisme que les gens ont toujours tendance à contenir. L’interprétation du sextet de P.I. Tchaïkovsky « Souvenirs de Florence » semble être très naturelle. On nous parle de l’aspiration de l’être humain pour la transformation, de la perception de sa nature mentale et physique, de la beauté et de la tragédie de l’être humain.
Eros, dieu de l’amour, a un rôle vraiment tragique dans cette œuvre. Il peut se montrer à nous spontané, sensuel, dans un certain sens animal, tout en laissant deviner quelque chose de convenable qu’il peut anéantir.
Dans les deux cas, comme Bataille et Lopez le pensent, un homme qui ressent de l’amour ou de la passion expérimente la mort.
Fabio Lopez nous propose plusieurs intrigues pour illustrer cette idée. Pour une personne religieuse l’érotisme est un pêché et le corps une source diabolique. Les homosexuels ont, eux aussi, des problèmes de perception et d’acceptation de leur sexualité. Mais pour eux, la chose la plus difficile est de montrer leurs sentiments à l’objet de leur amour et à la société.
Les danseurs ont parfaitement transmis ces sentiments intimes. Et si le spectateur sourit de manière embarrassée quand il voit un corps nu ou l’étreinte passionnée de deux garçons, pouvons-nous dire qu’il commence à comprendre ses propres sentiments ?
Triangles amoureux, transformation de l’amour spirituel en amour bestial et vice versa, corps convulsés qui ne peuvent laisser leurs sens s’exprimer, âmes en quête du bonheur… Que recherchent les personnages de cette œuvre? Ils sont submergés par des blocages internes et externes qu’ils essaient de dépasser en traversant les lignes blanches sur la scène. Ils veulent fusionner avec l’autre pour atteindre l’harmonie et la vie éternelle.
En d’autres termes, ils veulent et ne veulent pas la liberté à ce moment-là.
Comme le croit Fabio Lopez il y a seulement une issue que puisse trouver l’homme contemporain à ce paradoxe : un bain de sang, des larmes qui se transforment en sang.
Est-ce une fin raisonnable pour ce ballet ? Si on se remémore les destins de Heath Ledger, Seimour Hoffman, oui.
N’y a-t-il pas trop de répétitions, de choses banales et de moments sans signification? J’aimerais mieux dire non.