La choréographe et co-directrice du théâtre de Chaillot, Dominique Hervieu, as eté nommée le 5 Mars 2010 pour diriger la Maison de la danse et la Biennale de la danse de Lyon.
Selon le quotidien Libération, "Lundi 1er mars, elle était dans le bureau du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, qui recevait le lendemain le maire de Lyon pour acter cette décision. La chorégraphe, qui dirige avec José Montalvo, depuis juin 2008, le théâtre national de Chaillot, succèdera à Guy Darmet, le connu fondateur de la celèbre Maison de la danse – en 1980 – et de la Biennale, en 1984".
Cette nomination devrait susciter quelques remous car Dominique Hervieu n’avait pas répondu à l’appel à candidature officiel. C’est à dire, elle est sortie du "chapeau" du maire de Lyon, au contraire des autres candidats. Mme Hervieu ne faisait pas partie du groupe des cinq candidats qui ont travaillé sur un projet qu’ils ont longuement défendu devant un jury – à l’avis purement consultatif – à la mi-février 2010. A l’issue de ces auditions, aucun candidat ne suscitait l’engouement du jury. Ne s’étant pas mis d’accord sur un nom, ce dernier a donc décidé de proposer deux personnes, aux profils plus administratifs : Didier Deschamps, actuel directeur des ballets de Lorraine et Cornelia Albrecht, administratrice générale du théâtre Wuppertal dont la célèbre chorégraphe Pina Bausch, décédée en juin dernier, assurait la direction artistique. Didier Deschamps semblait le mieux placé : il avait manifestement les préférences du Département, de la Région et surtout de l’Etat (Deschamps a été délégué à la danse au ministère de la Culture). Mais cela ne suffit pas. Statutairement, la nomination revient, pour la biennale de la danse, au président de l’association des biennales de Lyon, Bernard Faivre d’Arcier, et pour la SCOP Maison de la danse, à ses salariés actionnaires – dont les représentants étaient associés au jury. Mais dans les faits, la décision finale appartient aux deux principaux financeurs, l’Etat, et surtout la Ville de Lyon et le Grand Lyon.
Guy Darmet, qui n’a jamais caché son attachement à la chorégraphe dont il admire le travail artistique,mais aussi l’ouverture, la générosité et le goût du partage, as toujours défendu le nom de Dominique Hervieu. Il as avouvé qu’il avait également parlé de deux autres noms au maire de Lyon: Francesc Casadesus, du Mercat de les flors à Barcelone, et le franco-portugais José Manuel Gonçalves, de la Ferme du Buisson.
Selon le Libération, "d’aucuns évoquent même une « succession annoncée ». Un temps évoquée, elle avait été finalement contrariée par la nomination de la chorégraphe à Chaillot. Plus médiatique, plus charismatique que les candidats de la short-list lyonnaise, Dominique Hervieu est une artiste dont les créations, enjouées, métissées, spectaculaires, sont reconnues internationalement. Les Lyonnais qui s’intéressent à la danse la connaissent bien. Ils lui ont réservé une ovation lors de la création en 2008 des deux volets de sa dernière chorégraphie : Gerschwin à la biennale de la danse– une œuvre joyeuse, empruntant à Broadway et Hollywood – et Porgy and Bess à l’Opéra de Lyon – une œuvre plus crépusculaire".
Touts que conaissent la vitalité et la créativité de ses deux lieux phare de la danse – la Maison de la danse et la Biennale de la danse de Lyon – et touts les candidats se féliciteront donc de cette nomination. D’autres, naturelment, s’en émeuvent.
L’information révélée sur un site et officialisée plus tard, suscite des interrogations. Le monde de la danse ne comprend pas ce « simulacre de nomination » qui "ne respecte en rien la procédure annoncée et affiche un certain mépris pour les candidats qui se sont risqués dans l’écriture d’un projet".
Il s’inquiète, aussi, de l’avenir de Chaillot. En juin 2008, ce théâtre national avait été soustrait au théâtre et dédiée à la création chorégraphique par la nomination à sa tête du couple Hervieu-Montalvo par le ministère de la Culture. Le même ministère qui accepte aujourd’hui de laisser partir Hervieu pour Lyon – à la fin de 2011 – pour bien d’assurer la transition. Aparament le maire de Lyon a pu imposer son choix et Dominique Hervieu, membre du Conseil de la création artistique dirigé par Marin Karmitz et mis en place par le président Sarkozy, a réussi à convaincre le ministre de la Culture.